La structure triangulée (Alberto était ami de Gustave Eiffel) est bâtie autour de 3 bambous, fournis par la bambouseraie d’Anduze (Gard). Ses réalisations firent grandir sa popularité auprès du public français mais aussi auprès des vedettes des meetings aériens. Son aura augmenta d’autant plus qu’il offrait gratuitement les plans de ses avions à ceux qui souhaitaient les construire. Ces appareils étaient d’une incroyable maniabilité, si bien qu’ils devinrent à leur tour les vedettes des exhibitions aériennes que le public réclamait.

Le 1er Salon de la Locomotion Aérienne a lieu au Grand Palais du 25 septembre au 17 octobre 1909, et la “Demoiselle” y est exposée sur le stand Clément-Bayard. Elle eut un succès remarquable, 22 commandes furent enregistrées au prix de 7 500F l’unité. Parmi les commandes, celle de Mr Roland-Garros. Lui, mais aussi Edmond Audemars ou Marcel Brindejonc des Moulinais, firent leurs premiers vols sur des “Demoiselle”.

Après l’expérience de la reconstitution du Blériot XI ayant traversé la Manche, notre intention est de reconstruire une réplique pleinement opérationnelle, et donc volante, aussi près que possible des “Demoiselle” construites en 1910, dans une approche que l’on peut qualifier d’archéologie expérimentale. Ceci n’exclue pas de s’écarter de cet objectif, pour des considérations liées à la sécurité ou à la disponibilité. À ce titre, aucun moteur d’époque n’étant plus disponible, nous avons pu bâtir le projet après avoir retrouvé un moteur Saroléa, conçu vers 1920, moteur bi-cylindre à plat de motocyclette, comme les moteurs avionés à l’époque, de poids et puissance comparables. Ce moteur est à refroidissement par air, solution qui semble avoir été adoptée rapidement par Santos-Dumont avec le Darracq, peut-être pour le gain de simplicité et de poids par rapport au Dutheil & Chalmers qui comportait des tubes de refroidissement sous les ailes.